Le 12 février 2020, j’interrogeais la Ministre Bénédicte Linard sur la vaccination contre le papillomavirus et la lutte contre le cancer du col de l’utérus
Question :
Madame la Ministre,
Le 14 novembre 2018 était adoptée à l’unanimité en séance du Parlement de la Communauté française une proposition de résolution visant à renforcer et élargir la vaccination contre le papillomavirus humain.
Pour rappel, il s’agit de l’infection sexuellement transmissible la plus répandue : au cours de leur vie sexuelle, environ 70 à 80% de la population sera en contact avec ce virus responsable, entre autres maladies, de nombreuses formes de cancer, tant chez l’homme que chez la femme, et notamment du cancer du col de l’utérus.
Se référant aux avis du Conseil Supérieur de la Santé, cette proposition préconisait
- d’élargir la vaccination au-delà de la prévention du seul cancer du col de l’utérus ;
- de généraliser la vaccination aux adolescents, filles et garçons, de 9 à 14 ans, et d’éviter ainsi que le vaccin ne soit perçu comme lié au début d’une vie sexuelle active ;
- de prévoir une vaccination de rattrapage dans le cadre de la politique de santé dans l’enseignement supérieur et universitaire ;
- d’améliorer le système d’opting-in (le vaccin est donc proposé mais les parents doivent donner leur accord) pour beaucoup responsable du faible de couverture en FWB (la Flandre affiche des taux de vaccination de 80% chez les filles en deuxième secondaire grâce au choix de l’opting-out – le vaccin est obligatoire sauf si les parents s’y opposent) ;
- de responsabiliser les jeunes eux-mêmes dans le choix de se faire vacciner ;
- de sensibiliser aux avantages du vaccin nonavalents qui protège contre 9 souches de maladie (et plus seulement les cancers les plus répandus comme celui du col de l’utérus).
Depuis, nous avons appris avec que le vaccin est gratuit pour les filles comme pour les garçons et que des crédits supplémentaires ont été accordés au budget 2.020 à l’ONE pour sa politique de vaccination, en ce compris celle du HPV.
J’aimerais dès lors savoir si l’on dispose déjà d’un premier bilan des effets de cette résolution ? Quel est le taux de vaccination chez les jeunes adolescents ? Est-il en hausse pour les filles ?
L’évolution est-elle jugée satisfaisante au vu des avis du Conseil supérieur de la santé ?
Des actions supplémentaires vont-elles être menées en termes d’information et de sensibilisation ?
Je vous remercie.
Réponse de Madame Bénédicte Linard, Ministre de l’Enfance et de la Santé:
Madame la Députée,
Depuis le premier septembre, le programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles propose effectivement la vaccination gratuite contre le papillomavirus humain (HPV), généralisée aux filles et aux garçons de 13-14 ans .
En début d’année scolaire, un courrier et un dépliant informatif ont donc été transmis aux parents d’élèves en leur proposant cette vaccination gratuite. Le vaccin est administré via les services de la Promotion de la Santé à l’Ecole, ou via le médecin généraliste.
Nous ne disposons pas encore de données complètes de couverture vaccinale, car cette vaccination comporte 2 doses, administrées avec un intervalle de 6 mois. Pour les chiffres définitifs, il faudra attendre les résultats de l’enquête de couverture vaccinale qui sera réalisée dans les mois qui suivent la fin de l’année scolaire en cours.
L’ONE nous signale toutefois une forte demande du vaccin contre le HPV qui dépasse largement ses prévisions. Nous ne pouvons que nous réjouir de ce succès, d’autant que la Fédération Wallonie-Bruxelles accusait un certain retard par rapport à la Flandre.
D’après le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (le « KCE »), la couverture vaccinale chez les filles était estimée entre 36% et 50% en Fédération Wallonie-Bruxelles en 2017, alors qu’elle était déjà très élevée en Flandre (91% en 2016). Nous nous étions engagés dans la Déclaration de politique communautaire à améliorer le suivi vaccinal et concrétiser l’élargissement du programme de vaccination contre le HPV. Nous sommes clairement sur le bon chemin et nous devons continuer à soutenir les efforts de l’ONE et des services de promotion de la santé à l’école pour encore accroître le taux de couverture.
Je vous remercie pour votre question.
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