Question écrite du 14/01/2022
de LAFFUT Anne
à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
L'application de la nouvelle convention passée entre l'INAMI, le SPF Santé et les centres de santé mentale portant sur la réforme des soins psychologiques va requérir une collaboration et une harmonisation maximales entre les politiques des autorités fédérales et les autorités régionales et communautaires. Sur le terrain, une collaboration et une harmonisation intensives s'avéreront également nécessaires entre les partenaires spécialisés des soins en santé mentale et ceux des secteurs connexes étroitement liés au domaine des soins en santé mentale, p. ex. les structures d'aide aux personnes handicapées, l'Aide à la jeunesse... d'autant plus que l'un des objectifs est de se baser sur les besoins locaux et non plus sur l'offre afin de répondre aux attentes spécifiques et toucher les publics les plus reculés. Comment Madame la Ministre va-t-elle faire face à cette nécessité ? Quelles mesures a-t-elle l'intention de mettre en place pour y répondre ?
Réponse du 01/02/2022
de MORREALE Christie
La convention passée entre l’INAMI, le SPF Santé et les 32 réseaux en santé mentale du pays est entrée en application ce 1er janvier. Le budget annuel accordé au secteur passe ainsi de 39 à 112 millions d’euros. Cette réforme vise à rendre les soins psychologiques plus accessibles tant au niveau du prix, des démarches, que de l’accessibilité géographique. Son objectif est d’agir davantage en amont, c’est-à-dire de pouvoir trouver de l’aide suffisamment tôt et rapidement de façon à prévenir l’aggravation d’une situation de trouble ou de mal-être, retrouver un équilibre ou mettre en place les conditions pour se sentir acteur de sa propre vie. D’autre part, la réforme vise l’accessibilité de ces psychologues à un public qui ne va pas facilement vers ce type de prestataires. Le texte de la convention prévoit explicitement que le remboursement des soins de psychologie est une première étape qui complétera l’offre d’aide et de soins existante pour les personnes souffrant de problèmes psychiques récurrents sous forme d’anxiété, de dépression ou de consommation d'alcool. L’objectif est de rendre cette nouvelle offre complémentaire à l’offre en œuvre actuellement et d’assurer un lien avec les formes déjà existantes de prise en charge, entre autres avec les soins de psychologie qui sont dispensés par les médecins généralistes, les établissements/services sous la compétence des entités fédérées ou encore par les réseaux spécialisés en soins de santé mentale. Cette vision s’inscrit dans l’approche globale et intégrée qui constitue la philosophie de la réforme des soins de santé mentale. Les réseaux sont déjà actifs sur le territoire wallon et la collaboration avec les structures wallonnes est déjà effective. Les assises de la première ligne sont de plus, une étape importante qui intègrera naturellement l’approche globale et intégrée de cette vision de santé mentale publique. La réforme qui vient d’entrer en vigueur et renforce le dispositif des soins psychologiques de première ligne rend plus accessible l’ensemble des services qui visent la santé mentale, et le renforcement de la capacité du citoyen à prendre soin de sa santé dans toutes ses dimensions : physique, mentale et sociale. Il est bien évident que c’est le début d’une nouvelle conception et de pratiques qui vont s’étoffer petit à petit, y compris dans les secteurs connexes tels que ceux de l’office de (ONE) et l’aide et de la protection de la jeunesse par exemple, mais c’est une grande avancée dans la prise en compte de l’ensemble de la population. Pour rappel, le projet pilote menait sous l’ancienne législature ne comprenait pas l’ensemble de la population, mais uniquement les 18-65 ans. Aussi, il ne permettait justement pas une instauration pratique à travers les soins dans la cité et les services agréés. Les amendements demandés notamment par mon Cabinet permettent aujourd’hui de considérer l’ensemble de la population, mais aussi d’établir des partenariats beaucoup plus actifs avec les services de première ligne. Cette réforme doit maintenant se vivre et être évaluée, voire amendée si nécessaire le moment venu.
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