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Photo du rédacteurPARLEMENT DE WALLONIE

La présence du loup en Wallonie



  • Question écrite du 21/09/2022

    • de LAFFUT Anne

    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal

La présence du loup en Wallonie, comme ailleurs dans les régions et les pays limitrophes, qu'il soit de passage ou établi, se renforce de mois en mois, avec, pour conséquence, la hausse de dégâts aux élevages principalement ovins. Madame la Ministre ne craint-elle pas, à moyen terme, de devoir donner à tous les élevages de la région des moyens pour assurer la protection de leur cheptel ? La politique mise en place actuellement pour aider les éleveurs à faire face aux dangers du loup est-elle pérennisable et extensible à une échelle plus générale ? Ne pense-t-elle pas qu'à terme, des mesures devront être prises pour limiter la présence du loup dans notre région en accord avec les régions voisines ?

  • Réponse du 28/10/2022

    • de TELLIER Céline

Le renforcement dont l’honorable membre fait état mérite d’être objectivé. Le retour naturel du loup est un phénomène progressif qui concerne à la fois des individus qui s’installent réellement en Wallonie après une phase de dispersion et des individus qui ne font que traverser la Wallonie. Grâce au suivi génétique, il a pu être établi que trois individus se sont installés au sein de deux territoires contigus dans les Hautes-Fagnes et l’Eifel Nord. Ces individus sont à l’origine de l’installation d’une meute en 2021 et l’installation à court terme d’une seconde meute est plausible. Le rayon d’action des individus installés est documenté grâce au suivi scientifique et des mesures de protection peuvent ainsi cibler efficacement les troupeaux de moutons au sein de la zone de présence permanente du loup (ZPP). L’objectif est de mettre en place une protection optimisée sur une zone de dimension adaptée afin de ne pas diluer les efforts de protection. Même si une prévention totale des dégâts n’est pas envisageable, depuis la mise en place de mesures de protection, le nombre d’attaques au sein de la ZPP a fortement diminué en 2022 par rapport à 2021. Parallèlement, compte tenu des loups dispersants venant de l’étranger et de la meute wallonne, le nombre d’individus circulant en Wallonie augmente progressivement. Ces loups, dont la trajectoire est imprévisible, peuvent opérer des prédations sur les troupeaux de moutons. Ces prédations commises hors de la ZPP sont difficiles à prévenir. Avec davantage de recul, il sera peut-être possible d’identifier des couloirs de migration permettant des mesures d’anticipation à certaines périodes sensibles. Au niveau des régions voisines, la France héberge une population qui compte de l’ordre de 900 loups. Elle est la seule à prévoir un quota de prélèvement annuel, lequel s’avère peu efficace. Dans l’état actuel de la présence du loup en Belgique, qui ne permet pas encore de parler d’une population, et compte tenu de son état de conservation à l’échelle de l’Europe occidentale et de son statut de protection stricte, il n’est aujourd’hui pas envisageable de contrôler le niveau de population du loup. La principale mesure pour diminuer les conflits avec le monde de l’élevage est d’opérer une protection ciblée des troupeaux de moutons situés dans une zone « à risque » sachant que 98 % des prédations sur des proies domestiques concernent des moutons. Complémentairement, le suivi des individus et des dommages sera maintenu sur le long terme. Celui-ci permet une bonne connaissance de la situation et une évaluation de l’efficacité des mesures préventives permettant d’orienter les politiques en toute connaissance de cause.

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