Question écrite du 28/04/2023
de LAFFUT Anne
à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Conçu en 1957 pour assurer la distribution d'eau des communes du plateau de Bastogne ainsi que les bassins de l'Ourthe et de l'Aisne, le barrage de Nisramont, d'une capacité initiale de 3 millions de m³, connaît des niveaux d'envasement jamais atteints, au point que le canotage y a été interdit en 2022, période de sécheresse, pour des raisons de sécurité. A certains endroits, la couche de vase approche les 4 mètres, constituant dans ce cas un réel danger pour les pratiquants cherchant à dégager leurs embarcations coincées sur ces hauts fonds. Au-delà des considérations touristiques, au vu de la fonction première du barrage de Nisramont et des risques de répétition des périodes de sécheresse en Wallonie, ne conviendrait-il pas d'effectuer les travaux de dragage et d'évacuation des boues nécessaires à la restauration du niveau de stockage initial du barrage ?
Réponse du 26/07/2023
de HENRY Philippe
Concernant le premier point relatif à la sécurité des personnes, il est important de signaler que la sécurité tant des agents du SPW MI que des usagers des sites est un élément essentiel pour la Direction des barrages-réservoirs (DBR) pour lequel de nombreuses actions ont été engagées. Concernant les travaux de curage envisagés, le site du barrage de Nisramont fait l’objet d’une bathymétrie tous les 4 ans. Ceci permet de suivre l’évolution géographique et la quantité des sédiments. À la lecture des résultats, une opération de curage est envisagée pour une partie des sédiments, et devient nécessaire au vu de la quantité de sédiments qui pourrait hypothéquer à terme la capacité de réserve utile d’eau potabilisable. Le barrage de Nisramont permet en effet d’alimenter en eau plus de 120 000 personnes en dehors des périodes estivales et d’afflux touristique. Un projet du schéma régional des ressources en eau (SRRE) a été mis en service pour l’alimentation du nord de la province de Luxembourg par une jonction au captage du Nébion à Durbuy. Cet apport soulage actuellement le centre de production de Nisramont de l’ordre de 10 % de sa capacité, ce qui permet de faire face à des périodes de forte consommation et autorise une gestion plus souple de certaines opérations de maintenance. Un autre projet du SRRE permettra aussi de diminuer la contribution de la station à hauteur de Wellin, mais de nouveaux besoins se font jour dans le cadre du développement économique et démographique au sud de la Province. Il est envisagé un curage systématique des sédiments dans la réserve même du lac, dans les zones où elles s’accumulent, en particulier dans les tranches supérieures du lac qui constituent les tranches utiles à la production d’eau. Ce type d’intervention n’est toutefois possible que sur une courte période chaque année, au tout début de l’automne et avant l’hiver. En effet, c’est la seule période qui permet de remplir les conditions techniques, sociales et environnementales suffisantes pour une telle opération : les besoins en eau potable sont moindres, le débit dans la rivière est statistiquement faible, la période de fraie des poissons est passée et les activités nautiques (centre Adeps) sont terminées. Afin de laisser le temps à l’administration de réaliser les cahiers des charges, et toutes les tâches qui en découlent, et de lancer les marchés pour une réalisation dès l’automne 2024, je proposerai des moyens spécifiques pour cette opération de curage pour le budget de l’année prochaine.
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