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Photo du rédacteurAnne Laffut

« L’ABANDON DU PROJET D’AMÉNAGEMENT D’UNE ZONE D’IMMERSION TEMPORAIRE SUR LA WAMME »


M. le Président. – L’ordre du jour appelle la question orale de Mme Laffut à Mme Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal, sur « l’abandon du projet d’aménagement d’une zone d’immersion temporaire sur la Wamme ». La parole est à Mme Laffut pour poser sa question.


Mme Laffut (MR). – Madame la Ministre, le projet d’aménagement d’une zone d’immersion temporaire sur la Wamme, au lieudit Marengo, suite aux inondations de juillet 2021, a finalement été abandonné pour ne retenir que la mise en œuvre de protections individuelles – genre de petits batardeaux placés sur les portes et baies vitrées des habitations concernées –, offrant, selon le bureau d’étude Hydroscan, mandaté par la Région, le meilleur rapport coût-bénéfice. Pouvez-vous vous satisfaire de cette solution, insuffisante aux yeux de beaucoup et particulièrement de la population concernée ? Ne pensez-vous pas qu’il conviendrait, sans tarder, de solliciter à nouveau le bureau d’études afin qu’il revienne, vers la population et les autorités concernées, avec des propositions alternatives, sur base de l’étude et de l’aménagement du bassin-versant de la Wamme, cause première de la crue ?


M. le Président. – La parole est à Mme la Ministre Tellier.


Mme Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Madame la Députée, comme vous le savez, la résilience de nos territoires face aux dérèglements climatiques constitue, pour moi, une priorité. C’est bien dans cette optique que nous avons réalisé deux études hydrologiques et hydrauliques, dans le cadre du projet initial de zone d’immersion temporaire sur la Wamme. Selon les résultats de ces études, le projet aurait conduit à un sentiment de sécurité infondé. En effet, cet aménagement aurait permis d’assurer un niveau de

protection pour une crue d’une période de retour de maximum 10 ans. C’est bien en dessous des valeurs habituelles de conception. Cet ouvrage aurait engendré la construction d’une digue de 10 mètres de hauteur et la rehausse d’une route de plusieurs mètres. La prise en compte de ces éléments a abouti à une analyse coût bénéfice totalement déraisonnable. Lors du Conseil communal du lundi 8 avril

dernier, la Direction des cours d’eau non navigables s’est engagée à poursuivre l’étude. L’objectif est de trouver des solutions pour améliorer cette résilience, et sans doute plus en amont, au niveau du bassin-versant. En effet, une des difficultés est le fait que la Wamme longe en partie la nationale 4, ce qui diminue le nombre de possibilités d’aménagement. Nous poursuivons donc la réflexion à l’échelle de l’ensemble du bassin-versant. Un des objectifs est de travailler à la fois sur la Wamme et sur ses petits affluents afin d’identifier la mise en place des solutions les plus pertinentes, et

notamment des solutions basées sur la nature. Comme vous le constatez, nous restons, mon administration et moi-même, aux côtés des communes pour continuer à améliorer la résilience de la Wallonie en nous basant sur des données scientifiques, en tenant compte de la protection de la population et de la nature et à travers une gestion saine de nos aménagements.


M. le Président. – La parole est à Mme Laffut.


Mme Laffut (MR). – Merci, Madame la Ministre, pour vos réponses. En effet, je pense que personne n’exige cette digue de 10 mètres de haut. La seule question et la seule demande est évidemment qu’il y ait des propositions alternatives qui soient faites, et j’entends que les études se poursuivent actuellement. J’espère que les résultats seront de nature à rassurer l’ensemble des citoyens, et dans des délais raisonnables.

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